
Définir mon identité artistique m’emmerde
D’ailleurs, « je » suis plusieurs
Et mes bio périment en permanence
Je suis fille de l’estran,
Territoire incertain
Toujours en mouvement
Parfois je me décompose
Je suis fille de compost
J’attends que surgisse le germe
J’ai découvert sur le tard que j’avais un corps
J’ai le reste de ma vie pour l’explorer
En pirate joyeuse et libre et en béguine contemplative
Le mot qui m’occupe le plus est « habiter »
Habiter ma parole, Habiter mon corps, Habiter le trouble, Habiter les lieux.
Pour le moment, je fais le ménage
Ce que je sais : ce à quoi je crois
Je crois à la parole magique et sauvage
Je crois aux liens tentaculaires invisibles
Je crois à l’hybridité comme chemin
Je crois à la nécessité de se raconter des histoires,
Je crois à la nécessité de choisir à quelles histoires on croit
Je crois à la nécessité d’apprendre à se taire
Je crois que pour habiter il faut se laisser habiter
Je crois à l’urgence tranquille qui me meut à rebours du monde
Enfin, je crois qu'on ne se fait pas tout seul. J’ai trouvé de grandes personnes sur mon chemin : des conteur.se.s -Myriam Pellicane, Didier Kowarsky, Myriam Mallié, Michel Hindenoch- ; des danseur.se.s : Claude Magne et Fré Werbrouck ; des performeuses de la voix Christiane Hommelsheim (Roy Hart) et Marie Vander Elst. Iels donnent de la chair et du souffle à ma pratique.
